Mariage de Crezus et d'Angelyque

Le murmure à peine échappé de ses lèvres, Jusoor se sentit poussée maladroitement. Elle se redressa et fit volte-face pour gourmander l'irrévérencieux qui la chahutait. Mais le regard, après quelques secondes de surprise se radoucit et un sourire soulagé étira les lèvres de la Corbelette.

Maje... Elle n'était pas soulagée de reconnaître un ami dans la maladresse, mais plutôt de retrouver l'ami. Quelle joie de te voir ! Et non je ne m'avançais pas, sois assez agréable de ne pas me faire porter la responsabilité de ton insouciance. Vois-tu, j'étais sagement là à murmurer à l'oreille de mon fils de ne pas s'étonner des excentricités que l'on peut trouver en ce domaine.
Maje, je te présente Einar, mon fils.

Prononçant ces mots elle posa ses mains sur les épaules de l'enfant.

Et Linon, où est-elle ? Bloquée par la chamelle ? J'ai hâte de la voir.

A L entrée  de l'Eglise, son premier geste fut de prendre un peu d’eau bénite et de se signer. Le temps que ses yeux s’acclimatent pour voir qui était déjà présent, elle reconnu immédiatement son amie Jusoor, elle lui fit un sourire.

Elle était tres fiere d accompagner Didier, lui tenant le bras et de sa main libre le pan de sa robe légèrement relevé pour éviter de trébucher, Ils s'avançèrent  le long de la nef, salaunt d un signe de tête les personnes qu 'elle connaissait.

Didier lui montra une place sur un banc, elle prit place a ses côtés.

Elle baissa legerement la tête pour écouter ce que lui disait Dnapo et lui répondit.

Père sera tres heureux de vous voir a mes cotés, je suis entre de bonne main.

Elle lui fit un beau sourire.

Qui sont les témoins de se mariage?

Plus serieusement elle lui demanda.

Croyez vous au mariage ?

Après avoir trouvé de quoi s'occuper pendant deux minutes avec un plis dans son aube, Théodomir releva la tête et constata que la chapelle était désormais bien remplie, chacune et chacun était installé. Il pouvait vraiment y aller, maintenant :


Mes chères sœurs, mes chers frères, soyez chacune et chacun les bienvenus en cette demeure du
Très-Haut sise en cette chapelle de Saint-Sylphaël !



C'est une grande joie de vous voir tous ici afin d'unir Crézus de Montestier, Duc de Bourgogne et Angélyque de la Mirandole, Duchesse du Charolais dans l'Amour et l'Amitié aristotélicienne. Mais avant tout chose, nous allons accueillir Crézus dans notre très grande famille aristotélicienne et demander à Angélyque de confirmer son baptême selon les rites de l'Église Aristotélicienne Universelle, selon ses souhaits !

Récitons tout d'abord la prière de la confession. Reconnaissons nos péchés au Très-Haut et demandons-lui de nous pardonner. Libre à vous de vous confesser en Latin ou en Françoys. Je le ferai en Latin, langue de pureté et langue de tradition.

Citation :

Confìteor Deo omnipotenti et amnes sancti et vobis, fratres,
quam peccavi nimis cogitatione, verbo et opere :
Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa. Ideo precor omnes Sanctos, et vos, fratres, orare pro me ad Dominum Deum nostrum.
Amen.

Théodomir observa un moment de silence alors que les derniers invités récitaient encore le Confiteor ou se recueillaient en eux-mêmes. Il releva ensuite la tête.

Permettez-moi maintenant de vous lire un passage du Livre des Vertus et plus particulièrement d'Aristote dont nous avons récemment retrouvé le Testament.

Citation :

La Vita d'Aristote, dialogue X

Par un rude jour d’hiver, un disciple, qui avait atteint le terme de son enseignement, vint trouver Aristote, avant de quitter le lycée.

Le disciple : "Cher maître, maintenant que je vais être livré à moi-même, il y a une chose que j’aimerais savoir."

Aristote : "Je t’écoute, brillant disciple."

Le disciple : "Vous m’avez remarquablement formé à l’art de la logique et à la science métaphysique, mais vous ne m’avez rien dit quant à la morale."

Aristote : "Tu dis vrai, mon ami. C’est en effet une lacune de mon enseignement. Que veux-tu savoir au juste ?"

Le disciple : "Il est important pour un homme, je le crois, de savoir identifier le bien du mal, afin de se conformer aux règles qui conduisent au premier, et qui permettent d’éviter le second."

Aristote : "Certes."

Le disciple : "Ce qui m’amène à cette question simple, maître, qu’est-ce que le bien ?"

Aristote : "C’est un problème tout à la fois vaste et d’une simplicité limpide comme le cristal. Le bien, dans son principe, c’est la perfection de la nature de l’objet, de sa substance."

Le disciple : "Mais pourquoi donc, cher maître ?"

Aristote : "Parce que le bien ultime réside dans le divin, sans nul doute. Et pour identifier le bien, il suffit donc de s’attacher à l’analyse de l’essence du divin. La substance du tout puissant étant intelligibilité pure et parfaite, le bien ne peut être que perfection de la substance, et donc de la nature d’une chose. Comprends-tu ?"

Le disciple : "Oui, cher maître, je comprends."

Aristote : "Je t’ai enseigné, cher disciple, que la nature d’une chose réside dans sa destination, puisque le mouvement révèle la substance de l’objet. Tu sais donc quelle est la nature de l’homme n’est-ce pas ?"

Le disciple : "Certes, maître, la nature de l’homme est de vivre en collectivité, et cette collectivité prend le nom de cité."

Aristote : "Tout à fait. Le bien de l’homme, c’est à dire ce qui tend à réaliser la perfection de sa propre nature, est donc une vie vouée à assurer les conditions de l’harmonie au sein de la cité. Or, le bien de la cité, est tout ce qui participe à son équilibre, puisque la nature de la collectivité est de se perpétuer. Ainsi donc, tu peux le constater, le bien de l’homme conduit au bien de la cité."

Le disciple : "C’est remarquable !"

Aristote : "En effet, ça l’est. Vois-tu, l’homme ne fait le bien qu’en s’intégrant pleinement à la cité, en participant à la politéïa, et en faisant tout son possible pour en maintenir l’harmonie."

Le disciple : "Alors, cher maître, l’homme de bien est donc le citoyen ?"

Aristote : "Je n’ai pas dit cela, cher disciple. Un esclave peut être un homme de bien, s’il a conscience de sa propre nature d’homme, et qu’il sait se satisfaire de sa condition, car ainsi il œuvre au maintien de l’équilibre de la cité. La politéïa n’est pas que la participation aux assemblées."

Le disciple : "Et bien, cher maître, voilà des réponses qui me satisfont."

Aristote : "J’en suis heureux, mon ami."

Et sur ce, Aristote ne revit jamais son disciple qui, selon la légende, vécut une existence exemplaire, inspirée par les principes de la vertu.

Dans ce dialogue, Aristote tente d'expliquer à un de ses élèves la distinction entre le Bien et le Mal.

Il lui explique alors que l'homme bien est celui qui s'implique au sein de sa cité et qui travaille à son maintien, à son équilibre. J'ai choisi ce premier extrait car il illustre bien la voie que veulent prendre Crézus et Angélyque, un engagement au sein de l'église aristotélicienne. Des voies que ces deux être d'exceptions connaissent déjà bien en ce qui concerne le Temporel au vu de leur implication exemplaire dans la vie de la Cité !


Entrer dans la famille aristotélicienne, c’est intégrer cette fraternelle amitié commune à tous les fidèles, la vivre et l’éprouver à chaque instant. Une amitié où chacun contribue à l'équilibre et au maintien de la Cité... Sans chercher à s'attribuer plus de pouvoirs qu'on ne peut en assumer, plus de privilèges qu'on ne peut en avoir !


À ces mots, il balaya l'assemblée d'un regard profond, un regard qui s'adressait aussi aux personnes qui outrepassaient leurs droits et leurs pouvoirs. L'actualité politique et religieuse était ainsi aussi brièvement traitée à qui avait les clés pour le comprendre. Il repris ensuite la parole :

Célébrons maintenant le baptême proprement dit... Pour cela, j'invite le parrain ou la marraine de Crézus à s'approcher à réciter Notre Credo. En Latin ou en Françoys, toujours.

Great etait en train de deguster le vin que Niall avait judicieusement apporté pour eviter l'infâme Montrecul, tout en devisant gaiement sur l'époque Dijonnaise. Pour ne pas être en reste, Great avait sorti une des rares bouteilles qu'il lui restait, un chablis "l'homme mort", dont il avait copieusement entamé le stock lors de la defense de Dijon. A chaque ennemi à terre, un "homme mort" entamé !...


Eol etait sortie avec Nans, et elle ne tarderait pas à revenir. Ne jamais laisser Nans tout seul, telle etait la règle pour eviter les mauvaises surprises.


Ils en etaient à la comparaison des qualités et des defauts entre rouge et blanc, quand le curé chargé d'officier se fit entendre.



great sourit

ah, les hostilités débutent.

Il reposa son verre, et se mit à ecouter l'ecclésiastique

Alix_Alcidie a écrit:

Se tournant vers son frère, elle lança :


Vous savez quoi? Cet animal perturbe la cérémonie. Et puis il doit être apeuré avec tout ce monde autour!
Je vais rendre service à mon oncle et à ma tante, et le ramener au parc où il pourra se dégourdir les pattes!

Asclé suivait donc la cérémonie avec attention et voila qu'il murmurait le credo..


Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Église Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Éternelle.

AMEN

Et voila que sa soeur lui parlait à nouveau de l'animal qui semble t il lui avait fort impression...Et voila qu'elle voulait l'amener..Oula se dit il, il va falloir l'accompagner on ne sait jamais...et il lui murmure donc:

D'accord ma soeur mais je vous suis. On ne sait jamais ce qui peut arriver avec et j'ai une certaine expérience avec eux..les ayant côtoyé lorsque j'étais plus jeune... Allons y donc..

Et voila que le vicomte suit sa soeur d'ordre en se faisant le moins visible possible...Quitter un mariage ne serait ce qu'un instant c'est un peu triste..mais l'attention de tous était vers les mariés ainsi il partit sans problème..

Après le sacre de l'empereur à Strasbourg où Guillaume avait fini chez la princesse Von Frayner dans une pyjama partie entre filles, il continuait les mondanités au mariage de sa mère. De Strasbourg au domaine du Charolais, le voyage interminable en avait pris du temps, trop de temps pour un garçon impatient ! Heureusement, sa nourrice était là pour qu'il puisse l'assaillir de questions.

-Pensez-vous qu'elle ne m'aura pas oublié ?
Plus tard...
- Y aura-t-il d'autre enfants ? Et des escargots pour que je puisse m'amuser ? J'espère qu'il aura plu...
Encore plus tard...
- M'aimera-t-elle encore, même si elle se marie ? Si son amoureux est méchant, je fais annuler le mariage. Mais il doit être gentil, puisqu'elle l'a choisit.

De mots en questions, le coche finit par arriver. Sans attendre sa nourrice, Guillaume se précipita dans la chapelle. Il y en avait du monde. Il chercha des yeux sa mère.

- Où est-elle ?
- Si c'est la mariée que tu cherches, mon garçon, c'est celle à la grosse poitrine, lui répondit un badaud.
- Votre maman ne vous a pas appris qu'il ne faut pas bigler sur les poitrines des dames ? s'offusqua le Mirandole.

Légèrement désappointé que l'on décrive sa mère ainsi, le garçon s’enfonça plus loin dans la chapelle et tomba sur... un animal fantastique ! Guillaume lâcha un "wouaaa" de stupéfaction et d'admiration. Il ne s'attendait pas à trouver cela au mariage de sa mère mais, évidemment, sa famille savait surprendre les convives !

Enfin, les yeux du garçon trouvèrent une femme qui ne pouvait être que la mariée. Il se précipita, ne manquant pas de trébucher au passage sur il ne savait quoi et d’atterrir directement dans les jupes de sa mère. Il leva un instant son regard sur elle, ses bras s'étant par réflexe accrochés autour de sa taille, puis observa en coin le drôle d'animal.

- Mère ! Cette bête est merveilleuse ! Pourrai-je y monter ? Oh je vous en prie ! Ainsi, je ferai même peur aux serpents du démon.

Tout d'un coup, sans savoir pourquoi, il se souvint d'une chose... l'en-cas !

- Oh ! Nous étions sur la route et nourrice a oublié de ramener de quoi manger... Y aura-t-il quelque chose pour moi ?

Hein?


Il lui avait vraiment donné une épée?!
Le contact de l'acier froid la calma aussitôt.
Elle bredouilla rapidement, en rendant l'épée :


Pardon mon frère, j'ai dû m'emporter.
Emmenons plutôt cet animal en sécurité.

Maintenant accompagné de la jouvencelle, ils continuèrent à discuter tout en s'avançant vers l'avant de la chapelle. Quel monde... Etait-ce vraiment un mariage?
Tout le monde parlait de l'arrivée de Crezus, qui ne devait pas manquer de bruler de joie à cet effet. Et forcément, si tout le monde en parlait...

Je ne doute pas un instant que ces bêtes soient nobles et robustes!

Je me demande simplement si elles ont leur place ici, dans un climat plus froid et moins adapté à leur besoins. Mais si vous me dite qu'il n'est pas trop difficile de se rendre à Tripoli depuis Venise, bien que j'imagine qu'il nous faudra plusieurs jours de bateaux, je vous proposerai d'assister à une de ces courses.


Parce que tant qu'à faire, autant aller le plus loin possible et découvrir un maximum! 
Il sourit en entendant sa cavalière parler de la robe de la mariée et la comparer à sa propre tenue. 


Oh que non!
Celle-ci est bien sage comparée à ce qu'il m'a été donné d'observer dans le passé...

Et puis... Il n'y a pas de raison que les mariés soient tout le temps au centre de l'attention, la votre mérite amplement que le regard s'y attarde! 


Maintenant assis au premier rang, ils attendirent quelques instants que la cérémonie ne commence. Les invités s'étaient également installés et les rumeurs se poursuivaient, jusqu'à ce que Theodomir, Duc de Louhans et oncle de Lilianna, pris la parole. 
En tant que marraine de Crezus, Maud vint réciter le Credo. Presque immédiatement suivie par Angelyque, qui sembla oublier que le parrain du baptisé avait lui aussi à le réciter d'une façon quelque peu officielle.

Se rappelant de son premier rôle du jour, il allait se lever lorsque Lilianna repris à son tour le crédo, en italien cette-fois.

Charmé par cette langue aux accents du sud, il attendit qu'elle ait fini et ne point l'interrompre.


Magnifique... Demain n'est pas encore le jour où j'arriverai à le réciter aussi bien que vous. Mais il faut admettre que le credo en italien a beaucoup de charme. Qui plus est lorsque c'est vous qui le récitez!
Maintenant, si vous voulez bien m'excuser un instant... J'ai un petit oubli à combler sans quoi votre oncle et, surtout, les mariés n'apprécieront pas trop.

La gratifiant d'un sourire, il pris congé un court instant afin de rejoindre Maud et les mariés, déjà tous regroupés devant Louhans.

Et afin d'accueillir aujourd'hui Sa Grâce Crezus de Montestier au sein de la grande famille d'Aristote, accompagné de sa marraine et de son parrain, voici le crédo manquant.

Il regarda le visage de son filleul l'espace d'un instant avant de fermer les yeux et réciter, à voix basse, le crédo.

Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Église Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Éternelle.

AMEN