[RP] Douces rapines

Plusieurs jours avaient passé après la cérémonie d'annoblissement où la Mirandole avait pris trois vassaux. Les jours s'écoulaient, mornes. Rien ne semblait sortir sortir la duchesse de la morne indifférence dans laquelle elle s'engouffrait lentement. Elle avait hâte d'être au printemps. De voir bourgeonner les fleurs, voir les arbres de ses bois reprendre vie, et surtout. Surtout manger des fraises, un de ses péchés mignons.

Emmitouflée dans un long manteau bordé de fourrure, la duchesse du Charolais avançait lentement dans la neige, toute à ses pensées.

En pleine reflexion, la duchesse ne se rendit pas compte qu'elle était suivie de près. La neige amortissait le bruit de leur pas. Le regard perdu dans le vague elle continuait d'avancer, sans bien savoir où ses pas la mènerait.

Quand soudain, la perception d'un danger proche la fit ralentir, puis s'arrêter. L'oreille aux aguêts elle crut entendre le bruit d'une respiration proche. Elle n'osait plus bouger, l'idée qu'un loup ou une autre bête féroce puisse être dans les bois la tétanisèrent.

Et c'est certainement pas Riccardo qui volerait à son secours, elle ne l'avait d'ailleurs pas averti de son absence. Son coeur se mit à battre et ses yeux cherchèrent instinctivement un lieu où elle pourrait se mettre à l'abri.

Un brigand! sur ses terres! qui allait la tuer ou pire encore. La duchesse sentit un long frémissement parcourir son échine et se retourna lentement. Sentant sa dernière heure arriver. Elle ne pouvait pas mourir, pas maintenant. Son testament n'était pas prêt et il était hors de question que son époux hérite du moindre de ses biens.

Elle se redressa face à son agresseur et plongea son regard dans le sien, un regard fier. Si elle craignait les bêtes sauvages, elle était moins apeurée par la présence d'un homme.

Qui vous a permis de pénétrer chez moi?

Ma vie? elle vaut une fortune! plus que vous ne pourriez porter!

La Mirandole fronça les sourcils. Le sourire de l'homme ne lui disait rien qui vaille. Malgré elle, son regard se porta sur les lèvres de Sambor, elle répondit instinctivement à son sourire.

Par contre, je ne sais si vous, vous sortirez vivant d'ici. Le bois est encerclé de gardes, il me suffirait de pousser un seul cri pour les alerter.

Il n'avait pas l'air de trembler sur ses menaces. Et cela ne lui disait rien qui vaille. Son regard posé sur elle, et le fait qu'il range son poignard ne la rassura pas.

Vous emmener avec vous? Vous n'y pensez pas!je suis de piètre compagnie. Il est rare de me voir silencieuse, en outre je suis très exigeante.

Tout en parlant la duchesse se rapprocha de Sambor, avec la ferme intention de lui dérober son poignard. Sa main se rapprochait discretement de sa ceinture tandis qu'elle parlait.

Alors qu'elle allait réussir à lui dérober son poignard, son regard toujours plongé dans celui de l'homme, ne cessant de parler pour endormir sa méfiance, elle sentir une main agripper son poignet sans douceur tandis qu'elle se retrouvait plaquée contre son torse. Elle laissa échapper un petit hoquet de surprise, tandis qu'elle sentit le rythme de son coeur s'affoler sous l'effet de la peur.

Sambor lui souriait, tandis qu'elle, restait tétanisée. A sa plus grande suprise il lui affirma qu'il connaissait un bon moyen de la réduire au silence. Alors qu'elle pensait sa dernière heure arrivée, ses sourcils se froncèrent et elle s'apprêta à lui renvoyer une des répliques acerbes donc elle avait le secret quand il l'embrassa.

Non pas un baiser sauvage comme on pouvait s'attendre d'un brigand mais un baiser tendre auquel la charolaise ne put que succomber, se laissant aller dans ses bras, appréciant le contact des lèvres sur les siennes durant de longues secondes. Un sursaut lié à son éducation lui fit redresser la tête et elle planta un regard regard qui se voulait courroucé, néanmoins voilé, dans le sien.

Vous avez osé m'embrasser!

La bienséance aurait voulu qu'elle giflât le malotru, mais l'idée ne lui effleura pas l'esprit.

La Charolaise laissa son visage reposer sur la main qui le caressait, le regard perdu dans celui de Sambor, sans mot dire.

Puis d'un coup, réalisant la situation, elle sursauta.

Vous n'êtes qu'un rustre!!! coment osez vous porter la main sur moi!! sans même vous être présenté qui plus est!! Animal! je vous ferai écorcher vif et pendre par les orteils pour avoir osé m'embrasser!