[RP] La cour est à la femme ce que l'argent est à Goriot

Duc Messages : 156 Date d'inscription : 18/01/2011

Une ressource inépuisable mais à ne toucher du regard que pour les grandes occasions. Pourtant Enguerrand de la Mirandole faisait la cour à n'importe qui, même à son propre égo, et ce dernier appréciait grandement la flatterie d'ailleurs. A l'art du verve il était incomparable, c'est ce qui faisait aussi sa fierté, en comparaison de ses nombreuses œuvres littéraires qu'il aimait tant faire connaitre. Il était l'heure de courtiser sa sœur Angelyque de la Mirandole - sœur adoptive. Ce détail était plus qu'important, car même si le délit de consanguinité ne lui était pas si horrible, coucher avec sa mère relevait là plus d'une pulsion sexuelle telle qu'il devrait être perdu en mer depuis un an avec sa génitrice pour en arriver là.
Mais le borgne était de nature à aimer les femmes, qu'importe leur type. En particulier, le gout de la duchesse de Charolais lui apparaissait comme étant un panaché de toutes les délices confinés en une seule chair. Quoi qu'il en soit, sur les terres de sa bien aimée soeur, pendant le pique nique improvisé dans les bords d'un bosquet, le jeune dandy encore allongé sur l'herbe verte et chaude de l'été, s'adressa à sa cavalière le ton délicat.

« - Ces temps-ci, je trouve le temps plus accueillant qu'auparavant. C'est d'un calme frais et paisible, d'un côté rassurant ; pourtant, quelques fois, je regrette l’amertume de l'hiver et les cheminées qui dévorent le bois craquant. Je trouve en votre compagnie tout ceci, comme si vous m'inspirez une cinquième saison. »

Duchesse Messages : 1260 Date d'inscription : 03/06/2009

Un pur moment de félicité. Un pique nique dans les bois du Charolais avait été une merveilleuse idée. Un peu plus tôt, Angelyque avait pressé Riccardo afin qu'il fasse préparer un panier de pique-nique en cuisines.
Le valet s'était prestement exécuté. A peine rentré d'Espagne, il savourait l'idée d'avoir une journée de liberté en l'absence de sa maîtresse se voyait déjà passer son temps à poursuivre Annette de ses assiduités. La visite du Mirandole le mettait en liesse.

Angelyque, elle, ne voyait qu'un employé dévoué et prompt à la satisfaire. Ce qui la mettait d'excellente humeur, elle rêvait d'avoir un employé modèle comme elle pouvait en croiser dans d'autres domaines qu'elle visitait.

De son côté elle avait demandé à Marine de seller Almaviva et Zingaro, laissant le soin à Flex de monter Almaviva, ce jeune et impétueux cheval issu du Haras Royal lui faisant un peu peur. Elle indiqua à Marine le lieu où ils se rendraient et suivit son frère adoptif au coeur d'un petit bosquet bordant une petite rivière.

Un peu plus tard, alors que tout avait été installé, la Charolaise soupira d'aise. Elle était allongée sur le côté, sa tête était légèrement relevée et soutenue par une main tandis que l'autre se promenait délicatement sur l'herbe. Elle était détendue et d'agréable humeur. Ce qui ne lui était pas arrivé depuis un moment. Sa mine était épanouie, les premiers mois de sa grossesse avaient été pénibles. Les nausées et sautes d'humeurs avaient eu raison de la patience de la plupart de ses proches.

Elle mordilla un brin d'herbe et plongea son regard dans celui de Flex alors que celui-ci paraissait de bien belle humeur également.

Voici de bien charmantes paroles Enguerrand. Je pourrai vous écouter des heures entières tant votre éloquence est agréable à l'oreille. J'ai hâte que nous nous retrouvions devant une cheminée, bercés par les lumières rougeoyantes de quelques chandelles et du bruissement du vent au dehors. En fermant les yeux je m'y croirai presque.

Elle fronça ensuite légérement les sourcils

J'espère qu'une cinquième saison ne sous entend pas le fait que vous trouvez le temps long en ma compagnie.

Duc Messages : 156 Date d'inscription : 18/01/2011

Au contraire Flex ne voulait pas être en hiver : il avait beaucoup de mal à se réchauffer des autres, car il vivait en cette saison presque comme ermite. Mais il fit mine d’acquiescer et reprit d'aussitôt :

« - Un lion dormait à l'ombre d'un arbre par une chaleur épuisante.
Un rat passait par là et vint s'aventurer dans sa crinière cuisante
pour trouver un nid frais. Le lion se réveilla et étendit la patte
pour se saisir du rat. Voyant qu'il ne pouvait y échapper, il s'excuse et gatte.
« - Pardonnez mon audace et mon incivilité Majesté,
je ne suis point digne de votre rage. »
Le lion touché de cet humble discours lâcha son prisonnier,
croyant que tuer cet animal c'eut été indigne de son courage.
Plus tard, au sortir de la forêt,
le lion tomba dans les filets des chasseurs. Il rugit
de toute sa force ; rien n'y faisait, même son mugit.
Le rat reconnut là la voix du lion et accourut pour rogner les rets.
En reconnaissance de celui qu'il lui avait sauvé la vie,
sire rat sauva le roi. Il faut obliger tout le monde :
non pas s'attacher par des filets perfides,
mais avec des liens fécondent.

Après avoir récité fièrement l'un de ses essais - l'un de ses préférés - Enguerrand rajouta:

C'était l'an dernier, et actuellement, pour sa majesté Nebisa, je n'ai point envie de lui dédier une œuvre. Peut être un pamphlet, hahaha ! »

Duchesse Messages : 1260 Date d'inscription : 03/06/2009

Elle fit mine d'être intéressée par cette fable, alors qu'en fait il n'en était rien. Elle reconnaissait là une de celles qu'il avait dédiée à la Reyne. Piquée au vif, car les moments précédant la remise du recueil l'avaient mise hors d'elle. Elle n'avait pas oubliée la dinde qui avait fondu sur lui alors que le cygne s'était perdu dans les dédales de couloirs. La Mirandole reprit nonchalemment

Je préférais cette autre fable

Puis enchaina

Une corneille épuisée de ses larcins se posa sur une branche
dans son bec tenant un fromage pour le manger.
Un renard qui passait par là l'aperçut et dit d'une manière franche :
« mon beau prince, votre plumage rappelle le sud et la fleur d'oranger. »
Amadoué, il remua ses plumes comme un paon.
Le renard voyant que le corbeau prenait gout à ses louanges :
« C'est grand dommage que votre chant ne réponde point à ces grandes qualités des
pharaons. »
Le corbeau pour persuader que son chant valait mieux que celui d'un ange,
ouvrit son bec pour commencer la chanson. Alors le fromage tomba,
c'était ce que le renard voulu ; tandis que l'oiseau vantait encore sa ballade.
Quant au Renard il prit le bien par terre et aux yeux du corbeau le mangea.
« Tout flatteur vit aux dépens de ceux qui l'écoute, ce fromage vous aurait rendu
malade. »
Le corbeau demeura honteux de sa sottise,
fit la promesse, foi d'animal, de ne plus jamais faire cette bêtise.

Penchant la tête de côté, elle jeta le brin d'herbe qu'elle mordillait plus tôt

Cette dernière fable est plus à votre image je trouve, mon bien aimé.

Taquine, elle lui déroba un baiser furtif avant de continuer de plus belle

Vous parlez encore de dédier une oeuvre -un pamphlet- à la nouvelle Reyne! Quand donc allez vous penser à votre soeur?

La couleur de ses yeux prenait une teinte de plus en plus sombre et virait à l'orage

Duc Messages : 156 Date d'inscription : 18/01/2011

Après avoir reconnu l'une de ses fables, que sa soeur avait à son tour récité - il savait que cette œuvre était un franc succès - il enchaina :

« - Et dans une autre j'ai écrit :

Heureux sont ceux qui vivent aux dépend des autres sans rien ne rendre,
Nos amis flatteurs connaissent cette maxime par coeur ;
De toute ma vie je n’en connais point de meilleur.

Enfin !

Pas même le temps d'en rajouter qu'il est assaillit par un discret baiser, lequel fut d'une délicate attention. Le borgne le trouva de très bon gout, et alors que Angelyque reprenait le lourd sujet de la reine de France, le borgne lui, se délecta de l'embrasser passionnément. Il croisait ses jambes à les siennes et se retira le regard enfantin.

Je peux vous faire la cour,
c'est comme vous le voulez.
Ou bien dès maintenant je peux vous faire l'amour,
prenez votre temps je ne veux point vous affoler. »

Il était fier de ces vers improvisés ; dans le fond, il en avait très envie et se montrerai à la hauteur dans les deux cas.

Duchesse Messages : 1260 Date d'inscription : 03/06/2009

Angelyque l'écoutait toujours mais était à présent plus absorbée par le baiser qu'il lui rendait. La fable du rat et de l'huitre lui vint à l'esprit tant qu'elle appréciait le baiser passionné, son corps se réveillait et reprenait sa place contre le sien lorsqu'il mêla ses jambes aux siennes.

Le souffle court elle plongea un regard voilé dans le sien quand il recula, elle avait oublié la reyne et le reste.

Le choix est cornélien, Enguerrand..

Peu à peu, elle reprenait contact avec la réalité, son coeur battait toujours la chamade, mais elle devait raison garder, s'étant promis de ne plus se laisser aller.

Je choisis la cour, mais ne vous approchez plus, démon! Il vous faut apprendre à vous contenir.

Avec une totale mauvaise foi, elle oubliait que c'était elle qui avait commencé.

Duc Messages : 156 Date d'inscription : 18/01/2011

Tout semblait si bien parti et presque gagner. Toutefois la duchesse semblait vouloir se faire bien plus désirer, et de ce fait, le borgne réfléchit quelques instants pour reprendre.

« - Les deux à la fois !

Plus sérieux dans son esprit, le borgne se gratta le menton.

Savez-vous que récemment, j'ai eu la conviction de faire possession d'un hôtel à Paris. J'en ai déjà un à Bordeaux, un à Dijon, un autre bientôt à Tours et à Poitiers ; mais à la capitale, si ce n'est que giter ici et là, je n'en n'ai point. Ce sera l'occasion de vous faire un présent Angelyque, aussi modeste soit-il. »

Duchesse Messages : 1260 Date d'inscription : 03/06/2009

Promesses, toujours des promesses...murmura t'elle

Elle rapprocha son visage du sien et l'écouta en souriant

J'adorerai visiter tous vos hôtels mon cher et tendre ami, même si je renaclerai à visiter celui de Poitiers, il n'y a que des tarés la bas. J'ai de très mauvais souvenirs avec les comtes du Poitou, j'en ai d'ailleurs rossé un juste avant de quitter le conseil des feudataires, c'est d'ailleurs la dernière chose que j'ai faite quand j'étais duchesse...je comptais me retenir, histoire de ne pas quitter la pièce sur un scandale, mais un petit encouragement d'une Paire avait eu raison de mes dernières réticences.

C'est avec grand plaisir que je vous accompagnerai à Paris, Enguerrand. Il me faudrait une nouvelle robe d'ailleurs. Tout ce que j'ai est affreusement démodé. Vous méritez d'avoir la femme la plus élégante de tout Paris à vos côtés.

La flatterie devrait faire mouche!La Mirandole prit son air le plus malheureux en disant ça, espérant bien toucher la corde sensible de son frère. Elle espérait tout de même que le présent promis ne serait pas trop modeste, mais la bienséance l'empêchait de le lui dire de façon directe.

Duc Messages : 156 Date d'inscription : 18/01/2011

POURQUOI avait-il parlé d'acheter ? Voilà qu'elle lui réclamait encore des vêtements ! Enguerrand se mordit les lèvres, débourser le moindre denier lui faisait déjà beaucoup de mal.. Il fut bouche bée, le temps de trouver de quoi répondre ; mais en vain, puisque le jeune dandy ne trouva rien du tout à rétorquer. Il prit une grande inspiration.

« - Si les robes ne vous plaisent point ma mie, vous avez mon accord pour ne plus en porter. De manière générale si rien ne vous plait sortez nue. »

Maugréa-t-il, dans sa barbe, mais assez fort pour être entendu.

Duchesse Messages : 1260 Date d'inscription : 03/06/2009

L'ouïe de la duchesse était fine et dire qu'elle était mortifiée était un doux euphémisme. La Mirandole était furieuse de constater à nouveau non seulement à quel point son frère était pingre. Un défaut qu'elle execrait, et qu'elle avait pu découvrir lors de la construction de son mausolée mais aussi qu'il était prêt à la laisser sortir nue pour ne rien avoir à débourser.

Elle lui répondit en souriant de façon totalement hypocrite

Sortir nue ne me dérangerait point du tout. J'aime retourner les sangs des dindes et autres jalouseries. Mais il ne faudra pas taper un scandale si j'attire d'autres regards que le vôtre. C'est comme vous voulez, mon amour

Duc Messages : 156 Date d'inscription : 18/01/2011

Prit à son propre jeu, le borgne s'interdit de monter sur ses grands chevaux.

« - Vous aurez donc toutes les robes que vous désirez. Une femme de votre rang se doit être élégante et à la mode avant toutes les autres. Cela est dit. »

Il en valait aussi de sa propre vanité.

Duchesse Messages : 1260 Date d'inscription : 03/06/2009

Jamais elle ne se lasserait de l'entendre parler de cette façon, la duchesse eût une montée de tendresse pour Flex.

Voilà de bien charmantes paroles mon aimé, des paroles qu'il me plait à entendre.

Se rapprochant encore un peu, elle se lova contre lui et nicha sa tête dans son cou tandis que sa main, négligemment, délaçait le haut de la chemise du Mirandole avant de s'introduire par l'ouverture ainsi dégagée. Alors qu'elle effleurait le torse de son bien aimé en une caresse lascive, elle approcha ses lèvres chaudes de son oreille et murmura

Rien ne nous empêchera de ne trouver aucune tenue à notre goût lorsque nous serons seuls. Je serai à ce moment là seulement vêtue des parures que vous m'offrirez.

Duc Messages : 156 Date d'inscription : 18/01/2011

En fait, lui qui pensait avoir été piégé, le gain somme toute se définissait comme une précieuse récompense. Tout comme l'avant gout de cette caresse sur son torse dénudé, Enguerrand se trouvai content d'offrir - c'est un grand mot pour lui - malgré lui. La promesse sensuelle de Angelyque attisait aussi ce sentiment.

« - N'en n’abusons point tout de même.. Vous attisez un feu ardent Angelyque ! »

Pour couronner le tout, ce murmure de la duchesse au creux de son oreille lui réchauffait le cœur. Elle agissait sur lui comme un soufflet sur les braises. De cette manière, il se retourna délicatement pour se retrouver allongé sur la duchesse. La vue et le toucher n'y étaient pas inconfortable, le borgne glissa sa main dans la crinière d'Angelyque et vint lui dérober un baiser langoureux.

Duchesse Messages : 1260 Date d'inscription : 03/06/2009

Toutes ses bonnes résolutions fondaient comme neige au soleil. Il avait été utopique de penser qu'elle et Flex pouvaient se retrouver ensemble et agir raisonnablement. Elle désirait plus que tout qu'ils parviennent à se comporter comme deux personnes bien élevées. Elle entendait encore le sermon d'Argael qui avait duré un long moment tandis qu'il avait essayé de la faire parler, la terrorisant plus qu'autre chose. Elle avait réussi à tout nier en bloc et le convaincre que oui elle ne se laissait pas aller à aucun pulsion d'aucune sorte, que les relations charnelles étaient proscrites hors mariage et voire même que la chose n'était pas censée apporter plus de plaisir qu'il n'en fallait.
Sauf que là, les paroles d'Argael et ses réponses de grenouille de bénitier qui n'avaient pas eu l'air de le convaincre avait étées chassées de la conscience de la Mirandole.
Le baiser de Flex lui réchauffait les sens, et son corps contre le sien réveillait le feu qui couvait. Sa respiration devenait plus rapide et tandis qu'elle passait à son tour la main dans les cheveux de son amant pour le rapprocher plus d'elle, un petit soupir de plaisir lui échappa.

Pour se donner bonne conscience elle prit soin de préciser.

Ce n'était pas mon intention

Car oui, le coupable c'était bien lui. Elle n'avait rien fait pour le provoquer ni pour attiser un quelconque feu. Une sainte je vous dis!

Duc Messages : 156 Date d'inscription : 18/01/2011

Le borgne fit à nouveau demi tour et trouva refuge sur le buste de Angelyque. Sa tête reposait comme si il voulait écouter quelque chose, et ses mains se baladaient dans la chevelure de celle-ci. Puisque la duchesse ne voulait pas tellement de cette douceur là, Enguerrand de la Mirandole tourna son regard vers le ciel. L'odeur du bois mêlé au parfum léger de la Mirandole lui faisait entrevoir une porte aux rimes.

« - Lorsque vous serez vicomtesse de Mussidan, il faudra songer à ce que la famille Mirandole trouve un héritier. Je veux qu'il se pavane comme bon lui semble : il s'amusera de ceux qui voudront le châtier.»

L'idée d'avoir un fils lui plaisait beaucoup. Un fils comme lui, borgne et balafré et aussi coquet que son père. Ce serait un duo de choc : Enguerrand plongea dans ses rêves à côté de Angelyque, une main aventurière trouva un recoin où séjourner discrètement - la cuisse de madame.

Duchesse Messages : 1260 Date d'inscription : 03/06/2009

La duchesse partit d'un rire léger quand elle entendit les paroles du Mirandole.

Quand je serais Vicomtesse de Mussidan..

Elle redevint plus serieuse, elle tout comme lui savait qu'elle ne pourrait y réchapper, surtout s'il continuait à faire des vers...

Vous êtes terrible Enguerrand. Et sûr de vous. Nous ne cesserons de nous chercher des poux, nous sommes aussi difficiles à vivre l'un que l'autre. Même si vous êtes pire bien entendu, j'ai l'impression d'être un ange près de vous.

Quant à l'héritier, celui-ci a l'air déjà robuste. Je tiens à ce qu'il se tienne convenablement, il a déjà une lourde hérédité.

Son regard se perdit dans le ciel à son tour

Non, en fait j'aimerai que cet enfant vous ressemble, Enguerrand. Qu'il vous suive là où vous irez et soit craint de tous. C'est votre prestance qui a bouleversé mon coeur.

La jeune femme cessa de respirer quand il insinua sa main sur ses jupons afin de reposer sur sa cuisse.

Néanmoins, cela pourrait être une fille, qui risquerait de vous donner du fil à retordre si elle est comme sa mère.

Elle mordit ses lèvres, souriant à l'idée d'un Flex qui devienne dingue devant les exigences de sa tribu